Les Fusiliers Mont-Royal:150 ans d’histoire
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Une brève histoire des fusiliers Mont-Royal
L`histoire des Fusiliers Mont-Royal commence le 18 juin 1869. Intimement lié à l’histoire de Montréal, le plus ancien régiment francophone de la ville, encore en activité, recrute ses membres au sein de la population civile : le militaire devient un citoyen-soldat. Il perpétue ainsi une tradition remontant au début de la colonie française, époque où le citoyen était aussi soldat. Cette unité de Réserve est une composante des Forces armées canadiennes. Le comportement héroïque de ses membres et les honneurs qui en rejaillissent font partie intrinsèque de l’héritage militaire canadien et montréalais
Sa création le 18 juin 1869
Fondé sous le vocable de «65e Regiment, Mount-Royal Rifles», le Régiment devient en 1902 les «Carabiniers Mont-Royal»; puis en 1931 il acquiert sa désignation définitive «Les Fusiliers Mont-Royal». En 1875, il se dote d’une fanfare, toujours en activité, et adopte, à titre de marche régimentaire, la pièce musicale «Jockey of York». En 1879, le Régiment choisit sa devise «Nunquam Retrorsum» signifiant «Ne jamais reculer».
De la Rébellion du Nord-Ouest à la construction de l’Arsenal (1855 – 1910)
Au printemps 1885, le Régiment est mobilisé pour participer à la campagne contre la Rébellion du Nord-Ouest. À l’autre bout du pays, il se mérite, alors, son premier honneur de bataille: «La Butte aux Français». Lors de la Guerre des Boers (1899-1902), des membres du Régiment se joignent aux troupes britanniques qui combattent en Afrique du Sud.
En 1910, le Régiment quitte la salle d’exercice de la rue Craig qui lui tenait lieu de quartier pour emménager dans l’actuel manège militaire.
De type médiéval, l’Arsenal aujourd’hui appelé «Le Manège militaire des Fusiliers Mont-Royal», est situé à l’angle de la rue Henri-Julien et de l’avenue des Pins, en plein centre de Montréal. Sa construction a été rendue possible grâce à une souscription publique lancée par son Commandant d’alors le Lieutenant–colonel et futur Brigadier-général Alfred E.D. Labelle et son premier Colonel honoraire, le financier sir Rodolphe Forget.
Le manège est classé édifice patrimonial. L’Association des Fusiliers Mont-Royal, organisme sans but lucratif, veille à la préservation de son cachet historique et partage les droits de propriété avec le ministère de la Défense nationale.
La Première Guerre mondiale (1914-1918)
Au tout début de la Première Guerre mondiale, des détachements du Régiment sont mobilisés pour assurer des services locaux de protection. Par la suite, il fournit 666 de ses membres lors de la formation du1er contingent du Corps expéditionnaire canadien. En décembre 1915, il mobilise le 150e Bataillon Carabiniers Mont-Royal et s’embarque pour la Grande-Bretagne. De 1914 à 1917, le Régiment contribue en effectifs à plusieurs bataillons dont les 14e, 69e, 163e, 178e et surtout le célèbre 22e Bataillon canadien-français, l’ancêtre du régiment du même nom.
On doit au Colonel Arthur Mignault, médecin régimentaire du 65e, la mise sur pieds du 22e bataillon dont il défraie lui-même les sommes requises pour sa constitution. Force est de constater qu’une bonne partie des cadres et des effectifs du 22e Bataillon provenait des rangs des Carabiniers Mont-Royal. Les Fusiliers Mont-Royal peuvent donc s’enorgueillir d’être l’une des unités fondatrices de la seule unité francophone d’infanterie de la Force Régulière : le Royal 22e Régiment.
Les Fusiliers Mont-Royal arbore sur ses drapeaux certains honneurs mérités par les valeureux combattants du 22e Bataillon.
Les honneurs de batailles des Carabiniers Mont-Royal sont :
Ypres 1915-1917, Festubert 1915, Somme 1916, Côte 70, Arras 1917-1918, Amiens, Ligne Hinderburg et Poussée vers Mons.
La Deuxième Guerre mondiale (1939-1945)
Lors du second conflit mondial, les Fusiliers Mont-Royal apportent une contribution exceptionnelle à l’effort de guerre canadien. Mobilisés dès le début du conflit, ils débarquent en Islande sous le commandement du Lieutenant-colonel Paul Grenier. À la fin octobre 1940, le Régiment quitte l’Islande pour l’Angleterre afin de participer à l’organisation de la défense de l’Angleterre méridionale contre toute menace d’invasion.
Choisi pour faire partie de l’OPÉRATION JUBILEE, le Régiment, sous le commandement du Lieutenant-colonel Dollard Ménard, prend part, le 19 août, à ce raid ambitieux qui vise les défenses allemandes de Dieppe. En quelques heures seulement, cet engagement sanglant décime presque complètement le Régiment. De très nombreux militaires sont tués, blessés ou faits prisonniers pendant plus de trois ans. Bien que le raid fût un échec, nos soldats firent preuve d’un héroïsme légendaire.
Réorganisé dès septembre 1942, le Régiment reprend l’entraînement. Sous le commandement des Guy Gauvreau, Paul Sauvé et Jacques Dextraze, l’unité va se frayer un chemin avec une fougue hors du commun de la Normandie à l’Allemagne. Deux ans après le controversé Raid de Dieppe, le Régiment rejoint la tête de pont alliée en Normandie.
Nos Fusiliers sont donc appelés à combattre dans la région de Caen. En août 1944, ils participent à la poussée menant à la prise de Falaise et à l’anéantissement d’une armée allemande. Poursuivant l’ennemi qui se replie, les Fusiliers traversent la France en passant par Dieppe où ils sont accueillis en grande pompe. Ils atteignent la Belgique et combattent devant Dunkerque. Dans leur élan, ils traversent les Pays-Bas, franchissent le Rhin, et pénètrent en Allemagne nazie où les attendent de féroces combats dans les forêts de Moyland et d’Hochwald. Après la chute de Berlin, ils feront partie de la Force d’occupation dans la zone britannique.
Pour sa bravoure lors de la Deuxième Guerre mondiale, le régiment Les Fusiliers Mont-Royal se vit décerner les honneurs de batailles suivants :
Dieppe, Crête de Bourguebus, St-André-sur-Orne, Crête de Verrières-Tilly-Campagne, Falaise, Route de Falaise, La Laison, Forêt de la Lande, Dunkerke 1944, Canal d’Anvers-Thurnhout, L’Escaut, Woensdrecht, Beveland Sud, La Rhénanie, Le Hochwald, Xanten, Le Rhin, Groningen et Nord-Ouest de l’Europe, 1942,1944-1945.
Corée, la Guerre froide et les missions à l’étranger (1946 – à aujourd’hui)
Après la Seconde guerre mondiale, Le régiment Les Fusiliers Mont-Royal redevient une unité de la Force de Réserve. Au début des années 1950, lors de la Guerre de Corée, un ex-commandant des Fusiliers Mont-Royal, le Lieutenant-colonel Jacques Dextraze reçoit le commandement du 2e Bataillon du Royal 22e Régiment. Ce bataillon, comptant 30% d’anciens Fusiliers ayant répondu à l’appel de leur ancien chef, devient une composante de la 25e Brigade canadienne et se joint aux troupes des Nations-Unies en Corée. À la même époque, le Régiment fournit des renforts en Allemagne au sein de la 27e Brigade. Ils y seront actifs jusqu’à la fin de la Guerre Froide.
Au cours de sa plus récente histoire, les Fusiliers Mont-Royal participent à diverses missions de l’ONU et de l’OTAN: soit à Chypre, au Golan, en Ex-Yougoslavie, en Haïti, au Soudan et en Afghanistan. Dans le cadre des opérations domestiques, le Régiment prête main-forte lors de la Crise d’octobre (1970), la Crise du verglas (1998) et lors des inondations de Saint-Jean-sur- Richelieu (2011) et de la région de Montréal (2017).(Opération Lentus)
En terminant, rappelons que les hommes et les femmes du régiment les Fusiliers Mont-Royal participent activement aux entraînements militaires au Canada et à l’étranger. Plus encore, ils accomplissent leur devoir de citoyens-soldats avec le même professionnalisme et le même courage qui ont fait leur marque.
NUNQUAM RETRORSUM
« Ne jamais reculer»
L.C.L.