Major aux Fusiliers Mont-Royal durant la campagne de Normandie et jusqu’en Allemagne, un des rares Canadiens à avoir participé à la libération de Paris d’août 1944, puis lieutenant-colonel commandant du Régiment de Hull avant d’être colonel honoraire des Fusiliers Mont-Royal, Fernand Mousseau a également

connu une carrière remarquable dans la fonction publique, tant fédérale que québécoise et dans le monde des affaires.

 


Étudiant à l’Université d’Ottawa, Fernand Mousseau, originaire de Hull (maintenant Gatineau), avait débuté sa carrière militaire en 1940, au sein du Corps école des officiers canadiens de cette institution. Promu lieutenant à Brockville, il fut attaché au camp d’entraînement des futurs cadets officiers, à Saint-Jérôme, puis, à l’automne de 1942, il fut l’un des officiers désignés pour participer à la reconstruction des Fusiliers Mont-Royal, au lendemain du raid contre Dieppe.
D’abord commandant de peloton, avec le grade de lieutenant, il fut successivement promu capitaine puis major, lors de l’arrivée du régiment en France, en juillet 1944. Blessé lors de l’attaque contre Beauvoir-Trotteval, il fut fait prisonnier à Caen et transporté par les Allemands à l’Hôpital de la Pitié, à Paris. De là, avec l’aide du réseau des infirmières, il s’échappa et rejoignit les Forces Françaises de l’Intérieur, où il prit charge d’un groupe opérant au cœur même de Paris. Son quartier général était situé à l’intérieur même de la Préfecture de police. C’est ainsi qu’il participa à plusieurs opérations contre l’ennemi, avec mission de désorganiser les routes d’accès à Paris, ce qui lui valut d’être décoré de la Croix de Guerre avec Étoile d’argent par le gouvernement français.
Une fois Paris libérée, Mousseau retourna en Angleterre puis, de là, rejoignit les Fusiliers Mont-Royal aux frontières de la Belgique et de la Hollande. Commandant de compagnie, c’est lui qui commanda le contingent des F.M.R. qui firent partie du bataillon canadien qui occupa Berlin pendant quelques mois, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il devait revenir au pays en octobre 1945, en tant que commandant en second des F.M.R.
La guerre terminée, Mousseau devint gérant-général d’une firme de construction, tout en poursuivant ses études universitaires, interrompues par la guerre jusqu’à l’obtention du titre de comptable agréé. Parallèlement, il rejoignit la milice et fut nommé commandant du Régiment de Hull avec le grade de lieutenant-colonel. Dans la vie civile, le colonel Mousseau fut tour à tour directeur général de la Commission scolaire régionale de l’Outaouais ; sous-ministre adjoint du ministère de la Fonction publique du Québec ; directeur général des politiques et de la planification des ressources à Transport Canada, président de la Chambre de commerce de Hull, président du Centre hospitalier régional de l’Outaouais, en plus d’être commandeur de l’Ordre militaire et hospitalier de St-Lazare de Jérusalem.
Lorsque Mousseau termina son mandat comme colonel honoraire, le colonel Mousseau ne devait toutefois pas accrocher son béret tout de suite puisqu’il fut, durant les deux années suivantes, président du Club des officiers du régiment. À l’automne de 2006, le colonel Mousseau devait se voir octroyer la Légion d’Honneur à titre de chevalier par le gouvernement français, qui voulait ainsi récompenser des vétérans de chaque régiment ayant participé à la libération de la France, soixante ans plus tôt.

Pierre Vennat