texte de M. Sebastien Jumel, maire de Dieppe
Comme Dieppe, je viens d’apprendre avec une profonde tristesse la disparition de Sœur Agnès-Marie Vallois à l’âge de 103 ans. Jeune religieuse et infirmière, elle avait porté secours aux soldats blessés lors du Raid du 19 août 1942. La Ville et le territoire lui rendront un hommage à la hauteur de son courage et de son engagement. C’est l’engagement que que je prends avec Nicolas Langlois, maire de Dieppe.
Elle était une figure, un symbole et une mémoire qui dépassent très largement sa personne, modeste et réservée. Les Dieppois pleurent Sœur Agnès-Marie. Jeune religieuse entrée dans les ordres en 1936, Agnès-Marie Vallois s’est singularisée par son courage au cours du Raid anglo-canadien du 19 août 1942 en portant secours aux blessés, défiant si besoin l’autorité de fer des nazis occupant le territoire pour apporter les premiers soins aux blessés.
Depuis cet épisode héroïque, la figure de Sœur Agnès-Marie représentait un véritable symbole pour les Dieppois, mais aussi pour les vétérans du Raid dont certains lui devaient la vie, parmi les 6 000 soldats engagés, dont 5 000 Canadiens.
Nous perdons une grande dame de notre histoire. Notre émotion est immense et nous préparons un hommage à la hauteur de son courage et de son engagement. Je salue d’ailleurs la décision de Nicolas Langlois de faire mettre immédiatement les drapeaux en berne sur les édifices municipaux.
Avec le maire de Dieppe, j’avais rendu visite à Sœur Agnès-Marie le 20 août, au lendemain du 75e anniversaire du Raid, pour lui témoigner de l’affection que lui portent Dieppois et Canadiens, 75 ans après l’Opération Jubilee. Sa santé ne lui avait pas permis de participer à ces commémorations.
C’est douloureux pour tous les habitants de notre territoire. Nous perdons une figure attachante et emblématique, un symbole de courage et d’abnégation. L’hommage devra associer les plus hautes autorités religieuses et politiques de notre pays, ainsi que celles de notre pays frère le Canada.
Sœur Agnès-Marie vivait retirée au monastère de Thibermont, près de Dieppe après avoir poursuivi sa vocation d’infirmière qui l’avait conduit à exercer au centre hospitalier de Dieppe. Elle sortait de sa retraite pour assister à chaque commémoration du 19 août jusqu’à ces dernières années afin de passer le témoin du devoir de mémoire aux jeunes générations. Le 30 juin 2014, j’avais souhaité que la Ville de Dieppe marque ses 100 ans par une cérémonie marquante.