LIEUTENANT-COLONEL JACQUES DEXTRAZE

1er Bataillon

1944

Le Général Jacques Deztraze est né à Montréal le 15 août 1919. Fils de Jacques Dextraze Sr et d’Amanda Bond, il se joint aux Fusiliers Mont-Royal comme simple soldat et est bientôt appelé au combat. Il est promu Lieutenant-colonel au front en 1944. Il succède alors à Paul Sauvé. Jacques Dextraze est alors âgé de 25 ans seulement. Combattant intrépide, il terminera la Deuxième Guerre mondiale décoré deux fois de l’Ordre du Service distingué (DSO) pour sa bravoure pendant le conflit.

Jacques Dextraze, surnommé JADEX par ses camarades, aurait pu alors demeurer dans l’armée active, mais il aurait dû accepter d’être rétrogradé au grade de capitaine.

Il rejoint donc la société civile et accepte un emploi avec la compagnie Singer Manufacturing. Il se rend ensuite dans un chantier de bûcherons. Il devient chef de chantier avant d’être nommé directeur des opérations forestières pour la compagnie peu de temps après. Par la suite, il sera directeur de la Thurson and Nation Valley Railroad, puis il ira suivre des cours en administration des affaires à l’Université Columbia.

En 1950, il est rappelé de sa carrière civile, réintégré dans son rang de Lieutenant-colonel, pour construire, former et commander le 2e Bataillon du Royal 22e Régiment. Rendu en Corée en 1951, il affronte seul à la tête de son bataillon, l’assaut de 2 000 Nord-Coréens et Chinois pendant quatre jours. Il revint au pays en décembre 1951 avec le titre d’Officier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE).

Il est alors envoyé au Collège d’état-major de l’Armée où il est promu Colonel et remplit divers postes dans la hiérarchie jusqu’en février 1952 ,alors qu’il est nommé commandant du Secteur militaire de l’Est du Québec et promu au grade de Brigadier général.

En 1963, il devient le premier Canadien à occuper le poste de chef d’état-major des forces de l’ONU au Congo. Les opérations de sauvage qu’il commande en 1964 lui vaudront le titre de Commandeur du Très Excellent Ordre de l’Empire britannique (CBE), décoration qui lui est décernée pour bravoure, ce qui explique que sur celle-ci étaient superposées deux feuilles de chêne croisées. Le Général Dextraze était alors le seul détenteur de cette décoration au pays.

De retour au Canada, il est promu au rang de Major-général, en 1967 et de Lieutenant-général et chef du personnel des Forces armées canadiennes en décembre 1970. Finalement, en 1972, il est promu au rang de Général et nommé Chef d’état-major des Forces armées canadiennes pour une période de cinq ans.

Après sa retraite des Forces armées canadiennes en 1977, Jacques Dextraze deviendra président du Canadien National de 1977 à 1982. Entre-temps, il avait été fait Compagnon de l’Ordre du Canada en 1978.

En 1942, il avait épousé Frances Helena Pare qui lui donnant quatre fils, Richard-Paul, Jacques, Robert et John. Richard-Paul Dextraze s’était enrôlé dans l’armée américaine lors de la guerre du Vietnam où il fut tué au combat en 1969 à l’âge de 21 ans.

Outre les décorations militaires déjà citées, le Général Jacques Dextraze était Chevalier de l’ordre Très Vénérable de l’Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, chevalier de l’ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem et enfin chevalier de l’Ordre souverain et militaire de Malte.

Sa grande fierté à sa retraite a été d’avoir réussi à faire des Forces armées une « société » entièrement bilingue. « C’est un objectif que je m’étais fixé, expliqua-t-il en entrevue, et je crois sincèrement que je l’ai atteint. Et c’est ainsi l’exploit dont je m’enorgueillis le plus. Le Canadien français se sent désormais bien chez lui dans l’armée. Il a le même droit aux promotions que son compagnon anglophone. »

Ce ne sont pas tous les régiments qui peuvent, comme les Fusiliers Mont-Royal, se vanter du fait que l’un des leurs a monté tous les échelons de la hiérarchie militaire depuis celui de simple Soldat pour terminer sa carrière au grade de Général et Chef d’état-major de toutes les Forces armées canadiennes.

Le général Jacques Dextraze est décédé le 9 mai 1993. Son régiment, les Fusiliers Mont-Royal, a assumé la garde d’honneur à Ottawa lors des funérailles et à la demande de son épouse, les Fusiliers ont offert les derniers hommages au Général Dextraze, lors de son inhumation au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.

Décoration

l’Ordre du Service distingué (DSO)

Officier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE).

Commandeur du Très Excellent Ordre de l’Empire britannique (CBE)

Chevalier de l’ordre Très Vénérable de l’Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem

chevalier de l’ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem

chevalier de l’Ordre souverain et militaire de Malte