LIEUTENANT-COLONEL HERCULE BARRÉ

150e Bataillon d’infanterie, CEC

1915-1918

Né à Montréal, Hercule Barré (1879-1944) est diplômé du Collège Mont-Saint-Louis et de l’Université Laval de Montréal (aujourd’hui l’Université de Montréal) où il y a obtenu un diplôme en pharmacie. Toutefois, il œuvrera dans le journalisme. À l’entrée en guerre du Canada, il est agent de publicité au quotidien montréalais La Patrie.

Sa carrière a débuté en 1895 alors qu’il s’enrôle comme soldat au 65e Bataillon, Carabiniers Mont-Royal. Deux ans plus tard, il fait partie du contingent qui participera aux cérémonies du jubilé de diamant de la reine Victoria à Londres. En 1904, il reçoit sa commission d’officier et est promu au grade provisoire de lieutenant. Il servira au 65e Régiment, Carabiniers Mont-Royal jusqu’à l’entrée en guerre du Canada.

Volontaire de la première heure, Barré, alors capitaine, commande le groupe chargé d’assurer la garde du canal de Soulanges. En septembre 1914, au camp de Valcartier, lorsque le 65e Régiment est chargé de fournir des officiers et membres du rang au 14e Bataillon d’infanterie (Royal Montreal Regiment), il se porte aussitôt volontaire. Promu plus tard major, il prend le commandement de la compagnie no 4 de ce bataillon, composée exclusivement de francophones.

Blessé lors de Langemark, il sera évacué en Angleterre, où il sera hospitalisé, puis à l’Hôpital des municipalités canadiennes-françaises (Hôpital La Presse) pendant deux mois à Paris. À la suite de son congé, il demande alors à être déployé avec les troupes françaises à titre d’observateur dans le secteur de Reims.

En septembre 1915, alors qu’il se dirige vers le Canada pour une permission, son navire est torpillé par un sous-marin allemand. Barré prend en main les opérations d’urgence et aide le personnel du navire à évacuer les passagers. Son exploit et son sang-froid lui vaudra d’être accueilli en véritable héro lors de son arrivée au Canada. Le ministre de la Milice et de la Défense, le major-général sir Sam Hughes lui offre alors le commandement d’un nouveau bataillon d’infanterie, le 150e Bataillon d’infanterie (carabiniers Mont-Royal), qu’il commandera de 1915 à 1918.

Après la dissolution de bataillon, il sera muté pendant quelques mois au 10e Bataillon de réserve. Blasé de cette vie monotone, il accepte d’être rétrogradé à major afin de pouvoir combattre au front avec le 22e Bataillon pendant 4 mois. Il demandera par la suite de rentrer au Canada afin de prendre part à l’organisation d’une brigade d’infanterie francophone, projet qui se discutait sérieusement à l’époque, mais qui ne se réalisera pas. Il agira en tant que commandant de place (town major) de la commune de Denain, près de Valenciennes en France Rattaché au 87e Bataillon (Canadian Grenadier Guards), il est rapatrié et démobilisé au Canada en juin 1919.

Après la guerre, il sera nommé délégué commercial du Canada à Paris où il développera des rapports commerciaux avec la France, jusqu’à l’invasion allemande en juin 1940. Il réussira à quitter Paris quelques jours seulement avant la capitulation de la France. De retour au Canada, il demandera à réintégrer l’armée, mais il œuvrera plutôt au recrutement dans la province de Québec pour le compte du ministère de la Défense nationale.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Barré sera fait chevalier de la Légion d’Honneur par la France. Il mourra en 1944. Dans la région du Témiscouata, un bureau de poste, situé dans la paroisse de Saint-Cyprien, porte son nom.

Décoration