BRIGADIER GÉNÉRAL PAUL SAUVÉ
Ce ne sont pas tous les régiments qui peuvent s’enorgueillir qu’un de leur ancien commandant, en plus de se voir octroyer le grade de brigadier général, ait été premier ministre de sa province, après avoir été président de l’Assemblée législative et longtemps ministre.
Paul Sauvé, lui-même fils d’un ancien ministre fédéral, a été tout cela. Fils d’Arthur Sauvé, longtemps député fédéral conservateur des Deux-Montagnes et pilier du parti conservateur au Québec, Paul Sauvé était jeune député de l’Assemblée nationale lors du début de la Deuxième Guerre mondiale.
Il aurait sans aucun doute pu demeurer au pays en tant que parlementaire, mais alors lieutenant au régiment, il décida de se porter volontaire et rejoignit les Fusiliers Mont-Royal dont il était déjà officier réserviste avant la guerre.
Après avoir servi au pays dans diverses fonctions d’état-major, Sauvé demanda de servir au front, rejoignit les Fusiliers outre-mer en 1943, se vit confier une compagnie avec le grade de major puis succéda à Guy Gauvreau, lorsque celui-ci fut promu commandant de brigade.
Après avoir participé à la campagne de Normandie avec honneur (il s’est d’ailleurs mérité la Croix de guerre du gouvernement français), Sauvé revint au pays, reprit ses activités de parlementaire en tant que bras droit de Maurice Duplessis, alors chef de l’Union nationale et du gouvernement du Québec. Il fut notamment ministre de la Jeunesse et du Bien-être social, principal responsable de l’éducation publique au Québec avant la création d’un véritable ministère de l’Éducation.
Parallèlement, Sauvé non seulement demeura fidèle à son ancien régiment, mais continua ses activités dans la milice et fut ultérieurement promu brigadier général de réserve.
En septembre 1959, à la mort de Maurice Duplessis, Sauvé prit les rênes du gouvernement et lança la série de réformes qui devaient mener à la Révolution tranquille avec son fameux slogan Désormais.
Malheureusement, au lendemain du Nouvel an 1960, le populaire premier ministre succomba à un arrêt cardiaque à résidence de Saint-Eustache. Tout le Québec le pleura.
Pierre Vennat