GÉNÉRAL JACQUES DEXTRAZE

1971 – 1973

Le général Jacques Alfred Dextraze est né à Montréal le 15 août 1919. Fils de Jacques Dextraze et d’Amanda Bond, il se joint aux Fusiliers Mont-Royal en 1939 comme simple soldat et est bientôt appelé au combat .Il est promu lieutenant-colonel au front, en 1944. Il succède alors à Paul Sauvé. Jacques Dextraze est alors âgé de 25 ans seulement. Combattant intrépide, il terminera la guerre décoré deux fois de l’Ordre du Service distingué (D.S.O.) pour son service pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jacques Dextraze, surnommé JADEX par ses camarades, aurait pu alors demeurer dans l’armée active, mais il aurait dû accepter d’être rétrogradé au grade de capitaine. Il rejoint donc la société civile, et accepte un emploi avec la compagnie Singer Manufacturing. Il se rend ensuite dans un chantier de bûcherons, il devient chef de chantier avant d’être nommé directeur des opérations forestières pour la compagnie peu de temps après. Par la suite, il sera directeur de la Thurso and Nation Valley Railroad, puis il ira suivre des cours en administration des affaires à l’Université de Columbia.
En 1950, il est rappelé de sa carrière civile pour construire, former et commander le deuxième bataillon du Royal 22e Régiment. Rendu en Corée en 1951, il affronte seul avec son bataillon, durant quatre jours, l’assaut de 2 000 Nord-Coréens et Chinois. Il rentre au pays en décembre 1951 avec le titre d’officier de l’Ordre de l’Empire britannique (O.B.E.). Il est alors envoyé au Collège d’état-major de l’armée ou il est promu colonel et remplit divers postes dans la hiérarchie jusqu’en février 1962 alors qu’il est promu au grade de brigadier général et nommé commandant du secteur militaire de l’Est du Québec.

En 1963, il devient le premier Canadien à occuper le poste de chef d’état-major des forces de l’ONU au Congo. Les opérations de sauvetage qu’il commande en 1964 lui vaudront le titre de commandeur du Très Excellent Ordre de l’Empire britannique (C.B.E.). La décoration lui est décernée pour bravoure, ce qui explique que sur celle-ci sont superposées deux feuilles de chêne croisées. Le général Dextraze est alors le seul détenteur de cette décoration au pays.

De retour au pays, il est promu en 1967 au rang de major- général, puis lieutenant-général et chef du personnel des forces armées canadienne en décembre 1970.

En 1972, il est promu au rang de général et devient le chef d’état-major des Forces armées canadiennes pour une période inhabituelle de cinq ans.

Le général Jacques Dextraze prend sa retraite des Forces armées canadiennes en 1977.
De 1977 à 1982 il deviendra président du Canadien National.
En 1978, il est fait Compagnon de l’Ordre du Canada.
En 1942, il avait épousé Frances Helena Pare et ils eurent quatre fils, Richard-Paul, Jacques, Robert et John.
L’un de ses fils, Richard-Paul Dextraze s’était engagé dans l’armée américaine et il mourut au Vietnam, en 1969, à l’âge de 21 ans.

Outre les décorations militaires déjà citées, le général Jacques Dextraze était chevalier de l’Ordre Très Vénérable de l’Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, chevalier de l’Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem et enfin chevalier de l’Ordre souverain et militaire de Malte.
Sa grande fierté à sa retraite de l’armée a été d’avoir réussi à faire des Forces armées canadiennes une « société » entièrement bilingue. Il déclarait : « C’est un objectif que je m’étais fixé et je crois sincèrement que je l’ai atteint. Et c’est ainsi l’exploit dont je m’enorgueillis le plus. Le Canadien français se sent désormais bien chez lui dans l’armée. Il a le même droit aux promotions que son compagnon anglophone. »
Ce ne sont pas tous les régiments qui peuvent se vanter du fait que l’un des leurs a monté tous les échelons de la hiérarchie militaire pour terminer sa carrière au grade de général et chef d’État-major de toutes les Forces armées canadiennes.

Le général Jacques Dextraze est décédé le 9 mai 1993. Son régiment Les Fusiliers Mont-Royal a assumé la garde d’honneur à Ottawa lors des funérailles et à la demande de son épouse, le régiment a offert les derniers hommages au général Dextraze lors de son inhumation au cimetière Notre-Dame des Neiges à Montréal.

Pierre Vennat
Capt ( R) Jacques Guilbault

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