MAQUETTE DE LA BATAILLE DE LA SOMME

Afin de reproduire le plus fidèlement possible l’expérience de la maquette, nous avons mis en ligne une version interactive de la maquette. Vous pouvez suivre la trame narrative de celle-ci avec des sequences video racontant l’histoire de cette bataille.

BATAILLE DE LA SOMME

Le musée régimentaire Les Fusiliers Mont-Royal a consacré plus de 5 mois de travail afin de transmettre l’histoire des Carabiniers lors de la Première Guerre mondial . Durant cette période, les Carabiniers se sont enrôlés avec le Régiment canadien français et ont joint ensuite le 22e Régiment. La bataille de La Somme représente une partie des sacrifices effectués par nos prédécesseurs pour défendre nos valeurs. Il nous fait plaisir de vous présenter  notre contribution.

FABRICATION D’UNE MAQUETTE SUR LA BATAILLE DE LA SOMME POUR FAIRE CONNAÎTRE L’HISTOIRE AUTREMENT QUE PAR LES LIVRES.

Cette maquette représente un épisode de la bataille de La Somme en 1916. Le projet, très complexe à concevoir, démarra à la fin janvier 2014. La maquette fut construite en modules séparés. Tout ce qu’il y a sur le terrain a été entièrement fait à la main : ruines, tranchées, barbelés, tente médicale, puits, voie ferrée et wagons. Une partie du matériel utilisé le fut avec des matériaux recyclés. La construction de la maquette a nécessité 300 heures de travail et plus de 50 tubes de colle.

Toutes les figurines font parties de la collection de M. Daniel Renaud et près de 400 furent installées sur la maquette. On a essayé d’en placer un maximum sur la maquette pour les mettre en valeur, à cet effet, et sachant très bien que les porte- drapeaux et la cavalerie étaient plus en arrière, nous les avons placés pour mieux les mettre en évidence. Les tranchées britanniques et françaises étaient plus boueuses à l’époque, mais, pour faire ressortir le plus possible les figurines et leur équipement, elles furent fabriquées en planches, facilitant ainsi l’installation des figurines ayant dû placer des broches sous leurs socles pour ne pas les endommager.

Je me suis servi de vidéos sur You tube, de films d’archives, de photographies et de documentaires sur le sujet pour mieux comprendre les conditions de vie dans les tranchées. Les tranchées sont composées de styromousse et de vrai bois posé planche par planche. Le fond du terrain a été recouvert de colle, gravier, sable et autre produits de Diorama.

Je suis toujours ouvert à d’autre projet. Mes réalisations passées sont sur ma page Facebook à Maquettiste Richard Aubé Ou http://maqhistory.blog4ever.com et par courriel à aube.richard@hotmail.ca

DE PETITS SOLDATS QUI ONT AUSSI LEUR HISTOIRE

Parmi ces petits soldats-jouets offerts à vos yeux se trouvent les premières recrues de ma collection qui compte aujourd’hui plusieurs centaines de pièces. Ce sont mes «Vieilles Moustaches» comme disait Napoléon au sujet de ses fidèles grenadiers.

Ils furent fabriqués en Allemagne, durant la montée au pouvoir d’Hitler dans les années 30, principalement par les compagnies Lineol et Elastolin. Ils sont faits de papier mâché, enroulé et sculpté autour d’une broche de fer qui dessine la silhouette de la pièce. Ce fût l’âge d’or des soldats et jouets de papier mâché en Allemagne et d’autres pays, dont le Japon, pour la simple et bonne raison que les métaux servaient à fabriquer des armes dans le nouveau et sanglant conflit mondial qui se profilait, 20 ans après cette Grande Guerre inachevée.

Mes premiers soldats de papier mâché ont appartenu à mon père, Marc Renaud, et ont pratiquement été les «amis d’enfance» de ce fils unique. Son grand père, Odilon, et sa mère, Annette, achetaient les soldats à dix sous pièce à l’époque chez Eaton et chez Morgan, devenu ensuite le magasin La Baie. Fait à noter, alors que la prédominance anglo-saxone régnait encore dans la métropole durant les années 30, les deux grands magasins à rayons du centre-ville n’importaient que les soldats Lineol et Elastolin qui représentaient les forces britanniques, et n’offrait aucun poilu français et fantassin des pays alliés, encore moins ceux représentant les soldats allemands et les autres forces de l’Axe.

Qu’à cela ne tienne. Mon père et son voisin, Pierre Dupire, qui alignait son armée uniquement anglaise et canadienne lui aussi, s’affrontaient à coups de projectiles de jeu de poche en terrain neutre, dans l’entrée cochère qui séparait leur maison sur la rue Saint-Hubert. Lorsque la précision était parfaite, la colonne centrale du plateau supérieur d’un fort de bois s’abattait et déclenchait un ressort qui pulvérisait la structure, faisant voler les sentinelles qui, malheureusement, pouvaient perdre un bras ou leur arme, comme l’observateur averti pourra le remarquer en s’attardant plus longuement à la maquette.

Mon père a conservé ses compagnons d’enfance dans une boite de carton qui s’est usée avec le temps. Je me rappellerai toujours le plaisir que j’avais, une fois ou deux par année, lorsque, enfant, le cœur battant au rythme d’un tambour sonnant la charge, je libérais chaque soldat emballé dans un morceau de papier de soie blanc jauni et cerné par les années et «jouait à la guerre» moi aussi.

Devenu adulte, internet facilitant la tâche, je me suis mis à mon tour à grossir les rangs de l’armée paternelle en faisant l’acquisition des redoutables ennemis en vert-de-gris mais également des fameux soldats en bleu horizon. Je me souviens encore de l’émotion ressentie par mon père, admirateur de Foch et de De Gaulle, lorsqu’il a pris dans ses mains son premier soldat français Lineol, ce qu’il n’avait jamais vu en soixante ans.

Aujourd’hui, ces vieux soldats défilent fièrement ou luttent silencieusement derrière les vitrines de mon sous-sol. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai accepté de les sortir de leur retraite pour qu’ils puissent raconter, à leur façon, ce terrible conflit dans lequel des Canadiens et des Québécois ont sacrifié leur vie au nom de la liberté.

Daniel Renaud