LIEUTENANT-COLONEL NAPOLÉON LABRANCHE

1878-1880

Ancien Capitaine des Chasseurs canadiens avant la Confédération, le Lieutenant-colonel Labranche s’était joint au 65e Bataillon dès sa création et en tant qu’adjoint du Lieutenant-colonel Beaudry, il détint dès le début le grade de Major.

Lorsqu’un ordre général, en date du 1er octobre 1875, stipula que les services du Lieutenant-colonel Beaudry ne seraient plus requis à l’avenir comme officier de la Milice, il fallut trois ans pour lui trouver un successeur en titre. Après avoir assumé le commandement de l’unité pendant trois ans, le Major Napoléon Labranche, ancien Capitaine des Chasseurs canadiens avant la Confédération, qui s’était joint au régiment dès sa création neuf ans plus tôt, fut enfin, le 19 juillet 1878, nommé officiellement commandant et promu Lieutenant-colonel.

Quelques semaines après son entrée en fonction comme commandant intérimaire, le régiment comptait 14 officiers et 242 sous-officiers et soldats.

Dans son rapport de décembre 1875, le chef d’État-major du District militaire de Montréal, le Lieutenant-colonel de Lotbinière Hartwood nota que sous la direction de Labranche, les hommes du 65e allaient constituer un des meilleurs corps de Milice. Malheureusement, cela ne fut pas le cas.

Napoléon Labranche ne fit pas long feu à la tête du régiment. Le nombre des officiers allait toujours en diminuant et, parmi ceux qui restaient, les différences d’opinion s’accentuaient. L’unité traversa donc à cette époque une crise de croissance. On enregistra plusieurs démissions qui résultaient de ces divergences d’opinion sur la marche à suivre du régiment.

Selon une première version, bien que Labranche fut un des meilleurs instructeurs d’expérience militaire, il n’était pas un bon administrateur et ne réussissait pas à imposer la discipline au sein de ses rangs. De plus, l’intervalle de 31 mois entre la retraite du Lieutenant-colonel Beaudry et la confirmation de son successeur n’était pas pour améliorer les choses.

Le 5 décembre 1879, un peu plus d’un an après qu’il eut pris officiellement les reines du régiment, Labranche démissionna.

Selon une autre version, qui semble possible, le patronage politique est à la source de ces divisions. Lorsque John A. Macdonald, chef du Parti conservateur, reprit le pouvoir à Ottawa, en 1878, il fit en sorte que tous les principaux postes de la Milice reviennent à des Conservateurs. Les officiers libéraux qui jusque-là dirigeaient le régiment furent remplacés par des conservateurs, ayant à leur tête le député conservateur Joseph-Aldric Ouimet.

Décoration