LIEUTENANT-COLONEL C.O. DORVAL

1930-1934

Le Lieutenant-colonel C.O. Dorval avait débuté sa carrière militaire en 1906 comme simple soldat. En 1913, il fut promu Lieutenant et, au début de la Première Guerre mondiale, l’année suivante, il s’enrôla dans l’Active, servit en Angleterre, dans les Flandres et en France et fut blessé lors de la bataille de Saint-Éloi. Revenu au Canada, il fut, au terme de sa convalescence, promu Major et versé au 178e Bataillon.

Revenant par la suite aux Carabiniers Mont-Royal, il occupa le poste de commandant en second avant de prendre les rênes du régiment.

L’arrivée du Lieutenant-colonel C. O. Dorval, en octobre 1930, marqua un tournant dans l’histoire du Régiment puisque c’est sous son mandat que l’ancien 65e Bataillon, connu jusque-là sous le vocable de Carabiniers Mont-Royal, changea son nom pour celui de Fusiliers Mont-Royal, sous lequel il est dorénavant connu.

Pour mieux comprendre le pourquoi de ce changement de dénomination, il faut savoir que le Régiment éprouvait beaucoup de difficulté à remplir ses effectifs durant les années 1927 à 1929.

En prenant son commandement, le Lieutenant-colonel Dorval crut avoir trouvé un moyen pour remédier à cette lacune. Ayant constaté que beaucoup de jeunes Montréalais, au lieu de s’enrôler dans les Carabiniers, leur préféraient les Guards ou un régiment cossais, il chercha à en trouver la raison et s’aperçut que la principal raison en était une d’apparence : ils trouvaient que les uniformes de ces unités étaient plus beaux que celui porté jusque-là par les Carabiniers.

À cette époque, le style de l’uniforme influait fortement sur le recrutement. Surtout sur le recrutement du simple soldat qui ne possédait pas le prestige du grade, comme un officier mais qui trouvait une juvénile mais légitime compensation à porter une tenue qui le signalait à l’attention de ses amis lorsqu’il le portait.

Dorval se dit donc que la tunique écarlate et le bonnet à poil que portait le régiment des Fusiliers lors des événements importants auraient plus d’attrait pour les jeunes que l’austère tenue vert bouteille que portaient alors les Carabiniers. Il entreprit alors les démarches nécessaires afin de transformer le Régiment d’une unité de Carabiniers en une unité de Fusiliers.

Dorval dut faire face à une vive opposition. Les anciens s’objectaient au changement parce qu’il rompait avec leur héritage que, selon eux, Dorval sous-estimait. L’uniforme auquel ils étaient attachés et qu’on voulait mettre aux oubliettes était, alléguaient-ils, celui de prédécesseurs qui l’avaient couvert de gloire et lui avaient mérité toutes sortes d’honneurs. Mais Dorval tint bon et un ordre d’Ottawa officialisa le changement.

Décoration